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RAJA YOGA OU YOGA DE LA MÉDITATION

"La méditation n'est pas une activité de l'esprit ou du corps. C'est un état d'être dans lequel on peut grandir, grandir totalement. C'est un état où le mouvement du passé en nous, du subconscient, de l'inconscient et du conscient, se fragmente, s'arrête, et fait place au silence total du mental conditionné. C'est un état de non mouvement dans la partie psycho-physique de notre être."

 

Vimala Thakar

YOGA CITTA VRTTI NIRODHAH
LE YOGA EST L'ARRÊT DES PERTURBATIONS DU MENTAL

 

LA SOUFFRANCE DE L'HUMAIN

La caractéristique de l'humain est l'apparition de la conscience de lui-même durant l'évolution. Ce qui l'amène à ressentir des émotions et à  nommer ce qu'il vit. Certaines situations sont agréables et d'autres inconfortables. La mémorisation de ces états va engranger progressivement toutes ces émotions dont la compilation devient une référence personnelle.

La conscience de soi, affectée par cette mémoire, émet alors des jugements "j'aime , j'aime pas" entrainant des comportements réactifs pour éviter le "j'aime pas". Cette mémoire est transmise de générations en générations au moyens de croyances et se rajoute au vécu individuel constituant ainsi l'ego particulier ou la personnalité. L'identification à cette conscience de soi est très forte au point que nous sommes persuadés être cette personnalité tiraillée en permanence entre le "j'aime" et le "j'aime pas". Cela engendre des comportements psychologiques automatiques liés à vouloir atteindre ce qui fait plaisir et refuser de sentir ce qui est inconfortable. L'humain est dans un état de souffrance puisqu'il ne peut vivre uniquement dans ce qui lui provoque du plaisir. Une stratégie consiste à vouloir changer le monde et éliminer ce qu'il n'aime pas. Le grand problème c'est que le "j'aime pas" de quelqu'un va correspondre au "j'aime" de quelqu'un d'autre qui va s'opposer à cette disparition. Conflit, guerre...

 

Swami Prajnanpad avait coutume de dire "vous ne voulez donc vivre que dans la moitié du monde ?"

 

LA LIBÉRATION DE CET ÉTAT : SORTIR DU JUGEMENT

Selon Vimala Thakar, le chemin de libération consiste à se dégager de ce dilemme  en étant dans un état de non-choix, de non jugement pour pouvoir vivre dans la totalité du monde. Cela implique de se libérer de toute référence intérieure (le savoir, les croyances) mais aussi de toute référence extérieure c'est à dire toute forme d'autorité.

Cela ne peut se faire qu'en se détachant de cette identité égotique que nous croyons être notre, se débarrasser de toutes nos croyances et jugements sur le monde. C'est le silence du mental.

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LE NON CHOIX

Le non-choix est un abandon. Ce ne peut être le résultat d'un combat. Il s'agit de faire silence comme dit Gregory Mutombo, d'abandonner les agitations mentales en prenant conscience de leur inanité. L'abandon est un relâchement profond doublé de l'acceptation totale de ce relâchement. Ce n'est évidemment pas une défaite : c'est décider de ne plus choisir.

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LE TRAVAIL POSTURAL DU YOGA

Dans le yoga postural, nous allons nous entrainer au relâchement dans l'accord et avec le souffle sans pour autant démissionner de l'exigence. 

Une proposition de posture est faite et nous pouvons observer les agitations mentales automatiques : l'envie de bien faire, de réaliser la posture, d’être performant, d'atteindre l'objectif, de dépasser ses limites éventuellement au détriment des résistances du corps. L'approche du yoga c'est alors de concilier l'exigence et la bienveillance envers le corps. Long apprentissage au renoncement.

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LE SILENCE

Le relâchement profond cultivé dans ce travail postural donne l'opportunité de le vivre dans une assise. Si le corps a été assoupli, si l'assise est choisie conformément à ses capacités (coussin, petit banc, chaise...), alors le corps peut devenir silencieux par moments, et l'on peut se mettre à l'écoute plus fine du mental automatique qui génère des pensées permanentes.

"Faire silence est renoncer à la somme de tous les apprentissages et de toutes les idées inculquées dans et par le mental depuis la nuit des temps.

Faire silence, c’est remettre en cause chaque parti pris, conviction, idée préconçue, principe, habitude, tradition, coutume qui sont autant de filtres à travers lesquels nous rétrécissons la vie.

Faire silence exige courage, humilité et honnêteté.

Faire silence, c’est s’affranchir de la dictature du jugement et de la discrimination.

Faire silence, c’est concevoir toute la stérilité des commentaires factuels et des commérages.

Faire silence n’est pas se forcer à se taire mais plutôt mesurer l’inanité de l’incessant verbiage.

En définitive, faire silence n’est pas un effort : c’est une libération."

 

Gregory Mutombo

RENONCER AU JUGEMENT ET À LA PEUR

L'habitude de juger, de choisir est tellement ancrée en nous qu'il est difficile de s'en défaire. cela demande de la détermination, de l'ardeur. Ce travail ne peut se faire que dans la joie. Sortir de la conscience conditionnée pour vivre dans la conscience libre est éminemment difficile et joyeux. La conscience conditionnée est dirigée par la peur, la conscience libre par l'Amour.​

LE RAJA YOGA C'EST CHOISIR L'AMOUR ET SE RELIER A SON UNICITÉ

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